Vous connaissez sans doute le pouvoir dépolluant des plantes d'intérieur. Leur efficacité ne s'arrête pas là : processus de dépollution naturelle, la phytoremédiation repose sur l'utilisation des plantes, des champignons, des algues pour décontaminer certains milieux.
Quel est son degré d'efficacité ? Quels sont les avantages et les limites de la phytoremédiation ? Le point maintenant.
Phytoremédiation : qu'est-ce que c'est ?
Apparu dans les années 80, le terme phytoremédiation sera plus largement utilisé dans les publications spécifiques dix ans plus tard. La phytoremédiation est une technique employée pour dépolluer naturellement par l'action des plantes (phyto-dépollution) différents milieux. Grâce à ce processus, on obtient :
- l'épuration des eaux usées ;
- un assainissement de l'air ;
- la dépollution des sols.
Ainsi, la phytoremédiation est un processus de dépollution ou de décontamination qui diffère des autres techniques habituellement utilisées. Elle est considérée comme une solution d'avenir car :
- Elle permet de traiter sans aucun produit chimique des milieux pollués.
- Elle ne consiste pas en un simple déplacement des pollutions comme c'est le cas de la technique d'extraction de terre contaminée que l'on enfouit ensuite dans une autre zone.
Bon à savoir : grâce à la phytoremédiation, des sols impropres aux cultures car trop pollués sont de nouveau récupérables pour être exploités. Ce processus est d'importance planétaire, puisqu'il permettra de réutiliser des sols trop dégradés afin de nourrir la population humaine en augmentation continue.
Différents types de phytoremédiation
Les acteurs naturels employés pour tendre vers un rétablissement de l'équilibre sont divers. Aussi, le nom donné au processus est variable, à savoir :
- mycoremédiation : dépollution par les champignons ;
- phycoremédiation : dépollution par les algues ;
- phytoremédiation : dépollution par les plantes vasculaires.
Il s'agit dans son ensemble d'une phytorestauration dont le principe est d'utiliser plantes, champignons et algues afin de restaurer l'équilibre écologique déréglé par l'activité humaine.
Bon à savoir : le principe est simple et était déjà utilisé il y a plus de trois millénaires. Aujourd'hui, on prend conscience de l'intérêt qu'offrent à l'humanité les capacités épuratoires des végétaux.
Phytoremédiation : quels avantages ?
Cette technique de dépollution par les plantes, les algues et les champignons est considérée comme une solution d'avenir car elle présente de nombreux avantages, à savoir :
- efficace ;
- sûre ;
- économique ;
- rentable ;
- permet d'économiser des déchets ;
- applicable sur des surfaces de grande superficie ;
- utilisable sur des milieux extrêmement variés comme par exemple des sites : militaires, agricoles, urbains, industriels.
Les plantes peuvent débarrasser les sols de polluants tels que les hydrocarbures, les phénols, le benzène, les solvants, les métaux lourds.
Bon à savoir : la phytoremédiation des sols contaminés est indiscutablement un moyen écologique pour dépolluer les milieux exploités pour la production alimentaire.
Limites de la phytoremédiation
L'efficacité de la phytoremédiation est plus ou moins probante selon le milieu traité et/ou le taux de pollution. Ainsi, cette technique de dépollution exige - pour être efficace - que certaines conditions soient remplies. Et l'on reconnaît que la phytoremédiation montre quelques limites, notamment si :
- La contamination du milieu visé est extrême : quel que soit le pouvoir dépolluant des plantes et des algues, le taux de pollution ne doit pas être supérieur à leur taux de résistance.
- Les algues et les plantes ne sont pas dans leur zone climatique : on ne peut utiliser que des végétaux adaptés au secteur géographique à dépolluer.
- Les racines végétales n'atteignent pas les zones polluées : c'est par exemple le cas d'une pollution des sous-sols.
- La dépollution exige plusieurs dizaines d'années comme dans le cas des métaux lourds par exemple. La phytoremédiation ne peut donc être la solution à privilégier si l'on souhaite obtenir des résultats urgents.
Toutefois, en associant certaines bactéries aux plantes, le processus de phyto-dépollution peut être accéléré : un point capital découvert par Claire Ferret, jeune Chercheuse de l'Université de Strasbourg née en 1982. Ses travaux portaient sur les Sciences du Vivant et plus spécialement sur les Aspects moléculaires et cellulaires de la Biologie. Claire Ferret fut aidée dans ses travaux de recherche par la Direction Générale de l'Armement (DGA) et a soutenu sa thèse en septembre 2012. Elle a également présenté ses travaux en novembre 2013, lors d'un Forum Innovation.
Pour aller plus loin :
- Apprenez à cumtiber des plantes dépolluantes pour garder un intérieur sain grâce à notre fiche pratique.
- Découvrez quels sont les risques de pollution dans les potagers de ville.
- Notre fiche pratique vous apprend comment soigner biologiquement vos plantes d'intérieur.