Afin d'améliorer le goût de l'eau du robinet et de la purifier, il existe deux grandes familles de traitements : la filtration de l'eau ou la désinfection. Qu’il s’agisse de l’eau du réseau d’adduction, d’eau de pluie récupérée, d’eau d’un puisage ou d’un forage, la filtration peut apparaître comme nécessaire lorsqu’elle n’est pas recommandée, voire obligatoire.
Pour filtrer l’eau, il existe plusieurs appareils utilisant des procédés apparemment similaires consistant à retenir les particules et éléments en suspension dans l’eau :
Mais si certains de ces appareils sont destinés à filtrer l’eau de toute la maison, d’autres se placent sur un point de distribution ou sont externes à l’installation. C’est selon le niveau de filtration recherché, donc le diamètre des particules à retenir et le volume d’eau à filtrer, que l’on choisit son dispositif de filtration.
Filtration de l’eau : pourquoi ?
Il y a deux grandes raisons pour filtrer l’eau selon la provenance de celle-ci. En fonction de la provenance de l’eau, on peut avoir l’envie ou éprouver le besoin d’assurer une ou plusieurs filtrations, à plusieurs niveaux de filtration et en différents points du réseau ou de la distribution.
L’eau du réseau d’adduction
L’eau du réseau d’adduction est censée être toujours potable, c’est-à-dire adaptée à la consommation humaine (adaptée à la consommation humaine à raison de 2 litres par jour pour un adulte en bonne santé). Toutefois, les paramètres et contrôles de qualité autorisent la présence par décret de certains chlorures, sulfates, nitrates, hydrocarbures, pesticides et métaux lourds (plomb, cadmium, arsenic, cyanures...), et même d'assez nombreuses bactéries (jusqu’à 20 000 escherichia coli et plus de 10 000 entérocoques par 100 millilitres). En conséquence l’eau du robinet, si elle est qualifiée de potable, n’en reste pas moins chargée en produits divers que l’on souhaite ne pas ingérer.
L’eau brute
L’eau brute (issue de forage, puisage ou de récupération d’eau de pluie) n’est pas présumée et jamais considérée comme potable. Même sans avoir l’objectif de la rendre potable, on peut vouloir utiliser cette eau autrement que pour l’arrosage du jardin et le lavage extérieur. Pour pouvoir employer cette eau à quelque usage intérieur (sanitaires, lavage des sols…), il est indispensable de la filtrer par avance afin d’en extraire les particules indésirables (poussières, larves d’insectes, lichens, algues...) qui accélèrent le croupissement, développent les odeurs, provoquent la turbidité et encrassent les réseaux, pompes et robinets de soutirage.
Les solutions pour filtrer l’eau
Les appareils et dispositifs de filtration sont à choisir en fonction du nombre de points de tirage, du volume d’eau à traiter et du niveau de filtration désiré. Si vous souhaitez filtrer tout votre réseau, il faudrait vous orienter vers un système adapté.
On peut également choisir de ne filtrer l’eau que sur un point de tirage, et dans ce cas on peut choisir entre :
- les filtres pour douche ou pour baignoire qui se posent soit en amont de la robinetterie soit en aval sur le flexible (il existe même des douchettes filtrantes) ;
- et les filtres pour l'évier avec la possibilité de les placer dans un meuble bas en amont de la robinetterie ou directement sur le nez de robinet lui-même.
De fait, il existe plusieurs solutions de filtration, adaptées à chaque type de besoin : la carafe filtrante, la cartouche filtrante, la poche filtrante, les médias filtrants et l'osmoseur.
Bon à savoir : avant de s’orienter vers un appareil de filtration plutôt qu’un autre, il faut comparer non seulement le niveau de filtration atteint mais aussi le coût au litre d’eau filtrée qui prend en compte l’appareil et son éventuelle consommation électrique, mais aussi et surtout la disponibilité et le prix des consommables (cartouches, membranes, etc.).
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Conseils et obligations
La filtration classique est obligatoire sur tout système de récupération d’eau de pluie et doit être installée en amont de la cuve de stockage d’une eau devant être distribuée à l’intérieur de locaux.
Lorsqu’on souhaite assurer la filtration de tout un réseau, qu’il s’agisse d’une citerne d’eau de pluie ou de l’eau après le compteur, il faut obligatoirement employer un ou plusieurs dispositifs de filtration qui assureront la filtration fine (micro, ultra, nano, hyper) de la totalité du volume consommé. On peut aussi privilégier uniquement la distribution d’eau froide (eau de boisson) ou d’eau chaude (juste en amont du ballon d’eau chaude). Dans tous les cas, les appareils, dispositifs, filtres et membranes devront être dimensionnés en fonction du volume d’eau consommé sur une période. Ce volume est exprimé en mètres cubes par heure (m³/h).
À noter : les systèmes de filtration qui assurent une filtration des minéraux (calcium, magnésium..) adoucissent exagérément l’eau qui ne doit pas être consommée seule pour la boisson. C’est pour cela que les adoucisseurs d’eau se positionnent uniquement sur l’eau chaude et que l’eau froide ne sera pas trop adoucie.
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Filtration de l'eau : précisions
La filtration consiste à retenir dans un tamis (le filtre ou la membrane) les particules dont le diamètre est trop important pour en traverser les mailles. Il suffit de faire passer l’eau au travers du filtre pour que celle-ci en coule débarrassée de ces particules.
On qualifie la filtration en fonction du diamètre des particules retenues par le filtre (tamis) et on distingue plusieurs appellations courantes.
La filtration classique
Le filtre retient les particules dont le diamètre est supérieur à 1 mm. Cette filtration est obligatoire sur une récupération d’eau de pluie lorsque celle-ci sera employée à l’intérieur des locaux (chasse d’eau et entretien des sols seulement et lavage du linge sous conditions). La filtration ne réclame pas de pression d’eau pour que celle-ci traverse le filtre.
La microfiltration
Généralement, il s'agit d'une membrane que l’eau traverse dans un filtre à membrane et qui réclame une mise en pression du liquide. La microfiltration retient les solides dissous dans l’eau dont la taille est supérieure de 10 à 0,1 µm (micromètres) selon la membrane. Il s’agit alors de retenir depuis les boues en suspension (turbidité) jusqu’aux bactéries et à certains virus agglomérés à ces bactéries.
L’ultrafiltration
Elle est obligatoirement réalisée grâce à une membrane capable de bloquer les virus mais aussi les antibiotiques et toutes les substances organiques nocives, puisque la taille des mailles varie de 0,1 à 0,001 µm selon le degré de filtration recherché.
La nanofiltration
Elle retient jusqu’aux molécules plus grosses que celles de l’eau (H2O), soit de 0,1 nm (nanomètre) à 0,001 µm (micromètre). L’eau peut ainsi être débarrassée de tous ses polluants, métaux, colorants et même du calcaire (calcium et magnésium), ce qui revient à un adoucissement total.
L’hyperfiltration
C'est l’autre nom donné à l’osmose inverse qui consiste en général à utiliser une succession de filtres et une polarisation de l’eau dans les membranes. L’osmose inverse produit de l’eau ultra-pure telle qu’utilisée en électronique et en industrie pharmaceutique.
Aussi dans la rubrique :
Comment traiter l'eau chez soi ?
Sommaire
- Comparatif des différents traitements
- Pour lutter contre le calcaire
- Pour améliorer le goût de l'eau du robinet et la purifier